Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 janvier 2009 4 01 /01 /janvier /2009 11:41
Partager cet article
Repost0
20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 18:47
Le samedi avant Noël est un jour idéal pour acheter des chaussures. Pour des raisons qui m’échappent, personne n’offre de chaussures pour Noël, du coup les magasins de chaussure deviennent des îlots de calme desquels on peut observer la foire d’empoigne du dernier samedi avant les fêtes, quand dans la rue du havre le flot des piétons agglutinés dans l’attente d’un feu rouge se discernent à peine du flot des voitures agglutinées dans l’attente d’un feu vert vers l’espoir ténu de pouvoir s’engouffrer dans les allées exagérément embouteillées du Parking Haussman.

Il n’y avait donc pas foule aujourd’hui dans ce magasin de chaussures : pas de clients, deux vendeuses de chaussures de sexe féminin et le patron du magasin qui avait décidé de jouer au client et de s'acheter lui aussi des chaussures (étant un professionnel il doit savoir comme moi que le samedi avant Noël est un jour idéal pour acheter des chaussures).

Les conditions étaient donc idéales pour assister à un magnifique concours de fayotage.

Les concours de fayotage sont des moment rares et certaines situations sont propices à leur déclenchement : l’arrivée d’un nouveau chef, un déplacement professionnel en train ou en avion, un pot de départ à la retraite, le vestiaire de la salle de sport de l’entreprise ou bien un magasin de chaussure un samedi avant Noël quand le chef essaie des chaussures.

D’abord il y eut la course entre les deux employées pour aller chercher la boite avec la seconde chaussure de taille 42. Un peu plus tard deux chausse-pieds se sont tendus quasiment en même temps vers la chaussure patronale avant que ne fusent des compliments sur le porté de chaussure du chef : "ça vous affine vraiment le pied chef " ou son bon goût évident "elles sont vraiment jolies les chaussures que vous avez choisies chef ".

Il y a un signe qui ne trompe pas qui permet d’être certain que l’on se trouve au beau milieu d’un concours de fayotage : c’est quand le chef fait une blague vraiment pourrie et que chaque sous-fifre essaie de rire plus fort que l’autre à la blague hiérarchique : "Il est vraiment drôle le chef : s'il existait pas il faudrait l'inventer" .

C’est exactement ce qui s’est produit pendant que j’attendais moi aussi une seconde chaussure de taille 42 avec l’impression très nette de ne pas exister.

Zézé mago  - Et si tu n'existais pas
Partager cet article
Repost0
18 décembre 2008 4 18 /12 /décembre /2008 19:19
Chaque année la période de Noël me rappelle tristement l’une des quelques incapacités chroniques dont je suis victime.

J’ai déjà exposé ici l’une de ces infirmités qui fait que je suis incapable de réussir un clin d’œil mais ce handicap n’est rien à coté de ce mal dont je prend conscience à chaque Noël (et aux anniversaires aussi) : je suis physiologique incapable de réussir un paquet cadeau.

Quand on est atteint de cette infirmité, le plus simple est de déléguer la tâche à une vendeuse cinquantenaires endimanchée et acariâtre qui empaquette à la hâte tout le samedi en attendant la pause. Je suis à chaque fois admiratif de la précision chirurgicale avec laquelle le prix est enlevé d’un coup de ciseau à bouts ronds  (je me suis toujours demandé pourquoi on enlevait le prix des cadeaux : "j’ai fait enlever le prix de ce dvd, du coup jamais tu ne pourras retrouver combien je l’ai payé AH AH AH AH" (rire grave genre fantomas suivi du lancement d'une boule de fumée). Je suis également toujours émerveillé de cette capacité qu’elles ont à découper, apparemment au pif, un morceau de papier cadeau qui à chaque fois possède des dimensions en adéquation exacte avec les proportions du cadeau.

Seulement voilà je n’ai pas toujours le temps ni la patience de rester une bonne demi-heure dans une file d’attente ronchonneuse et impatiente. Du coup, le plus souvent, je me retrouve au pied du mur devant un rouleau de papier cadeau, une paire de ciseau à bouts pointus, et un rouleau de scotch.

Le cauchemar commence toujours de la même façon : le bout du rouleau de scotch a été perdu et la transparence absolue de ce produit diabolique fait qu’à un moment donné on est même convaincu qu’il n’a pas d’extrémité.

Au bout d’une bonne vingtaine de minutes on se décide à tenter de faire une entaille pour fabriquer soi-même une amorce puisque l’extrémité naturelle a décidé de se tapir dans la profondeur du rouleau. Le résultat est en général assez décevant : soit la blessure est trop profonde, soit elle ne couvre pas toute la largeur du ruban et on a vite dépiauté la quasi-totalité du rouleau et on décide finalement d’entamer un ruban neuf à l’amorce écossaise encore intacte.

Ensuite les contrariétés s’accumulent, les dents sur le bord du papier, stigmates d’une découpe approximative, le constat trop tard que le morceau de papier est trop petit pour les dimensions du cadeau, les plis sur les bords qu’on arrive pas à dompter et, à la fin, un résultat à la vue duquel on a peine à croire qu’il représente une session de travail manuel laborieuse d’une bonne demi-heure et surtout la honte au moment où l’on dépose, le plus vite possible, le paquet au pied du sapin pour ne pas être identifié comme l'handicapé à l’origine de la confection du paquet cadeau, honte voisine de celle que l’on ressentait la semaine de la rentrée des classes quand on sortait son livre de Maths avec lequel on s’était battu toute la soirée de la veille dans le but de le recouvrir d’un film plastique pour le moins récalcitrant.

Brenda Lee - Jingle bell rock
Partager cet article
Repost0
7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 17:56
Je suis assez consterné par les gens qui continuent à raconter des blagues de toto à l’age adulte.

Entendons nous bien j’adorais les blagues de toto quand j’étais en CM1 mais aujourd’hui j’ai du mal à les trouver désopilantes à la machine à café et même à d’autres endroits d’ailleurs.

Cela dit je me demande souvent qui est l’inventeur des blagues de toto. A l’évidence, il s’agit probablement d’un rédacteur de blagues carambar qui avait un fils particulièrement turbulent et qui a voulu laisser une trace dans l’inconscient collectif des cours de récréation.

J’ai découvert un jour par hasard et à mon plus grand desespoir que ce concept existait aussi en Suisse : il a quelques années un vendeur suisse avait tenté, des centaines de kilomètres à travers la suisse durant, de m’initier aux blagues de jean li et dorli (équivalent suisse allemand des blagues de toto) qu’il traduisait au fur et à mesure. Cette expérience encore douloureuse m’a fait prendre conscience que ce genre d’humour perd énormément à la traduction et aussi qu’un voyage sur une autoroute suisse peut être interminable même s’il ne prend pas beaucoup de place sur une carte routière.

Alain Souchon - Toto 30 ans
Partager cet article
Repost0
10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 15:54
Les travaux étant presque finis, on a rebranché la vieille platine vinyle et ressorti nos collections de 45 tours. C’est vraiment chouette les 45 tours, ça craque, ça vit et il faut se lever du canapé toutes les 4 minutes pour en changer alors qu’avec i-tunes, on peut rester assis sur la canapé 12,7 jours sans avoir besoin de se lever pour changer la musique.

Redécouvrir une collection de 45 tours, c’est aussi redécouvrir les faces B. Ca doit être un peu ingrat d’être une face B, la face B c’est pas vraiment le truc dont on avait envie au départ et ça se trouve par hasard, un peu comme le court métrage avant le film au cinéma ou la mignonnette d’assouplissant attachée au baril de lessive.

De nos jours il y a de moins en moins de faces B : on va à l’essentiel, on consomme le plus rapidement possible ce que l’on a choisi, on télécharge avec précision le morceau convoité, il n’y a plus de court métrage au cinéma, plus de mignonnette attachée aux barils de lessives.

Le monde moderne a donc décidé d’éradiquer les produits de face B avec cependant deux exceptions que sont la première partie dans les concert et les yaourts à la cerise imposés aux amateurs de yaourts à la framboise qui ,s’ils venaient à disparaître, me manqueraient infiniment moins que les faces B des 45 tours.


Jean Jacques Goldman – Etre le premier
Partager cet article
Repost0
9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 11:47
L’être humain est une machine fascinante tout à la fois complexe et fragile.

Je suis à chaque fois émerveillé de tous les phénomènes qui se mettent en branle dans le corps humain à partir du moment où on a truc qui nous gratte l’oreille pour aboutir en quelques fractions de secondes à prendre la décision de se gratter l’oreille puis contracter les muscles qu’il faut dans l'ordre qu'il faut pour atteindre avec une précision diabolique et sans même y penser le lobe irrité, tout en continuant de regarder le journal télévisé de David Pujadas.

Les phénomènes selon lesquels le corps humain se construit ou se régénère sont tout simplement fascinants et constituent selon moi une merveille d’horlogerie.

Tout aussi fascinante est l’absolue instabilité de tout cela : augmentez ou diminuez la température ambiante d’une petite vingtaine de degrés, et les gestes se font plus gauches, la pensée plus lente. Augmentez la température ambiante d’une petite centaine de degrés et personne n’arrivera plus à se gratter l’oreille devant le journal télévisé de David Pujadas.

Le corps humain arrive le plus souvent à se maintenir dans un équilibre instable mais il arrive qu’un influx nerveux mal aiguillé, un chromosome farceur installe le désordre dans cette mécanique et génère ici ou là un spasme incontrôlé dans le pied, une couleur de cheveux étrange, un cancer généralisé ou un comportement de tueur psychopathe.

Un dérèglement finalement assez anodin bien que très désagréable consiste pour certaines personnes à s’approcher exagérément de vous lorsqu’elles vous parlent.

Je n’ai pour ma part jamais su si ce comportement mystérieux était dû à une altération de la perception de la distance, à la nécessité de compenser une baisse d’audition passagère, à un problème de vertèbres ou au sex-appeal débordant de l’interlocuteur.

The kinky boyz featuring Kia - sexy boy
Partager cet article
Repost0
26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 10:42
Je ne sais pas par quel mécanisme, mais il y a des restaurants qui, le dimanche midi, attirent les familles.

C’est le cas de la Gioconda, chouette restaurant italien qui donne sur le jardin des batignolles où l’on est certain, le dimanche midi, de trouver pèle mêle, des petits couples très amoureux, des petits qui courent partout en attendant leur énorme coupe de glace avec des jolis parasols en papier de toutes les couleurs plantés dedans, des ados blasés qui donnent l’impression d’être en train de préparer un plan d’évasion, des couples plus très amoureux qui n’ont rien à se dire, des mamies en famille qui sont prêtes à tout pour attraper l’addition avant leur gendre ou des mamies entre copines qui se lèchent les babines quand on leur amène leur énorme coupe de glace avec les jolis parasols en papier de toutes les couleurs plantés dedans.

Le restaurant le dimanche midi, c’est comme une fenêtre sur la vie, comme un film des grandes étapes de la vie qui défilerait en accéléré.

Ricchi e poveri - Sarà perché ti amo
Partager cet article
Repost0
4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 19:55
Dans la vie il y a les trucs qui reviennent et les trucs qui passent.

Les baleines dans la baie du Saint-Laurent, la rentrée des classes, la pluie, les feuilles d’impôt, les quantités excessives de mûres accrochées aux branches épineuses des ronces au bord des chemins en septembre, Noël ou le chien à qui on a lancé un bâton sont des trucs qui reviennent.

Une mauvaise bosse, le temps, les coups de soleil, la vie ou les couleurs de ce tee-shirt qu’on aime bien sont des trucs qui passent.

Le plus souvent un truc qui passe, ça fait comme un petit pincement au cœur et un truc qui revient c’est plutôt chouette (à l’exception peut être de la rage de dent).

Mais ce qui est vraiment intéressant dans la vie c’est les trucs dont on ne sait pas à l’avance s’ils vont revenir.

C’est par exemple ce chat appartenant sans doute à un voisin qui, sans raison, prend l’habitude de venir faire chaque jour chez vous un repas supplémentaire avant de décider sans prévenir de sortir de votre vie comme il y était entré.

C’est aussi le cas quand on est au feu d’artifice, vers la fin, au moment où on ne sait pas trop si c’est le bouquet final ou si ça va continuer encore.

Mais ce qui est vraiment épatant dans la vie, ce sont ces trucs dont on a la quasi certitude qu’ils sont passés et qui reviennent sans crier gare : Ulysse 31 à la télé, les espadrilles, le succès d’Indochine et aussi et peut être surtout un ami perdu de vue depuis longtemps retrouvé par hasard.

Daho - Dani - Comme un boomerang
Partager cet article
Repost0
31 août 2008 7 31 /08 /août /2008 15:55
Il y a un mois ils étaient nerveux, pressés, agacés, parisiens, et poussaient à toute vitesse leur caddie dans les allées du G20.

Il y a trois semaines, ils arrivaient enfin à la mer, la mine défaite, après avoir eu trop chaud dans des embouteillages trop nombreux.

A peine la valise défaite (elle aussi), ils allaient prendre leurs premiers coups de soleil.

C’est un peu comme si à ce moment précis, une force contre laquelle il était inutile de lutter avait décidé de freiner le cours du temps. Dès lors chaque geste se faisait plus lent. Chaque jour était rythmé par des occupations semblables : vérifier les horaires de marées, se mettre en route pour la plage, ne pas oublier de mettre de la crème, penser à acheter du rosé pour l’apéro.

Il y a deux semaines et trois jours, ils ont commencé à peler. On n’est pas vraiment en vacances tant que l’on ne pèle pas un peu.

Il y a trois jours, ils s’étaient fait la remarque qu’il faisait déjà nuit alors qu’il n’était même pas neuf heures.

Le lendemain ils s’étaient étonnés qu’une feuille se détache nonchalamment sur leur route avant de venir mourir devant leurs espadrilles.

Il y a deux jours, ils avaient ressenti comme un léger pincement au cœur à l’idée qu’il fallait se mettre à faire les valises.

Il y a un jour, ils arrivaient enfin au péage de Saint-Arnoult, après avoir eu trop chaud dans des embouteillages trop nombreux. C’est à ce moment précis, qu’ils ont eu cette sensation étrange que le temps était de nouveau pris dans une espèce d’accélération dans laquelle il fallait se fondre pour ne pas se faire klaxonner parce qu’on a mis trop longtemps à avancer après que la barrière se soit ouverte.

Il y a une heure, ils étaient au supermarché pour remplir leur frigo. Curieusement, malgré le repos, malgré le sel sur la peau, ils étaient nerveux, pressés, agacés parisiens et poussaient, à toute vitesse leur caddie dans les allées du G20.

Jean Louis Aubert - Les plages
Partager cet article
Repost0
21 août 2008 4 21 /08 /août /2008 17:26
De mon point de vue, l’utilisation d’un photomaton s'apparente à une espèce de torture.

D’abord se rappeler dans quelle station de métro il y a une cabine, pester de ce que la machine est en panne, marcher, en trouver une autre, s’énerver de la présence d’un énorme tag sur le fond blanc plus très blanc du coup. Trouver enfin un automate photographique disponible, constater avec désarroi que l’on a pas de monnaie, aller acheter un paquet de tic tac au bureau de tabac pour faire de la monnaie, perdre son tour, attendre la fin de la séance photo de trois lolitas compactées ayant décidé d’immortaliser leur amitié préadolescente.

Vérifier que l’on a pas été suivi, s’engouffrer dans la machine, s’étonner de ce que le rideau soit désespérément trop court, tourner le tabouret, mettre les pièces, appuyer sur le gros bouton, se concentrer, sentir le nez qui gratte, ne pas se gratter, surtout ne pas se gratter le nez. Et puis si, se gratter le nez quand même, on doit avoir le temps, clic clac. Ne pas garder la photo, recommencer, se rappeler des photomatons de son enfance et du flash qui résonnait dans toute la gare (y a-t-il un équivalent de raisonner pour la lumière ?), se concentrer de nouveau, et puis sans raison sur un coup de tête, défier l’objectif d’une grimace de dernière minute, clic clac. Dernière chance, se concentrer vraiment, pas bouger, clic clac.

Sortir de la machine, attendre une éternité en se donnant une contenance, s’emparer de la bandelette et partir en courant.

Quelques années plus tard mettre la main sur son stock de photomatons ratés en triant des vieux papiers, se moquer.

Etienne Daho – Tombé pour la France

PS : c’est sans doute une coïncidence, mais il se trouve que je commence juste un projet inutile (http://www.photomaton-moche.com) en lien avec billet.  N’hésitez pas à contribuer à cette oeuvre.

Partager cet article
Repost0

Welcome


undefined
Un blog de chroniques sur tout et surtout sur rien...
Ce site est mis à jour des fois le week end mais des fois à d'autres moments aussi (ou pas).

 

Rechercher

Log

Traces

Locations of visitors to this page

compteur gratuit
visiteurs
Cliquez ici (ou bien alors sur l'icone) pour consulter ou laisser un timot sur le livre d’or