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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 17:40

grenouille-copie-1.jpgAujourd’hui a été ce qu’on l’on peut appeler une RTT humide.

Pendant une RTT humide, il pleut tout le temps et beaucoup. Au début on se dit qu’on va attendre un peu que ça se calme avant de mettre le nez dehors, et comme ça ne se calme jamais vraiment, on se décide au bout d’un moment à braver les éléments.

Ce qui est étonnant avec la pluie, c’est qu’elle peut rendre ennuyeuse la ville la plus sublime. C’est le cas de Paris aujourd’hui.

Un jour de pluie c’est aussi l’occasion d’observer ce phénomène étrange selon lequel les parapluies font toujours en sorte de se trouver à l’endroit ou vous n’êtes pas. En l’occurrence aujourd’hui je dois constater l’accumulation de cinq parapluies au bureau et l’absence cruelle du moindre parapluie à la maison. C’est à se demander si les parapluies ne seraient pas un peu tire au flanc quand même.

Une balade dans Paris sous la pluie, c’est se méfier des bus qui semblent faire exprès d’atomiser en une redoutable gerbe les litres d’eau accumulés dans le caniveau.

Une balade dans Paris sous la pluie, c’est assez rapidement les pieds trempés et le froid qui va avec.

Une balade dans Paris sous la pluie, c’est aussi s’émerveiller de cette capacité qu’ont les arbres de vous mouiller encore alors qu’il ne pleut plus.

Une balade dans Paris sous la pluie, c’est enfin le bonheur de se retrouver chez soi, de constater avec joie qu’il n’y pleut pas et de s’émerveiller de l’apparition d’un arc en ciel en s’empifrant de pépitos.

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Emilie Simon - Il pleut

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1 juillet 2007 7 01 /07 /juillet /2007 16:29

chapeau-fee.jpgL’autre jour en rentrant du boulot, j’ai croisé une fée à l’angle de la rue des Moines et de l’avenue de Clichy, une vieille fée un peu alcoolique avec un chapeau de fée et une robe de fée.

En fait je l’avais déjà croisée dans le quartier il y a quelques mois. A l’époque j’avais trouvé ça un peu étrange mais j’avais mis cette apparition sur le compte du surmenage.

Aujourd’hui j’en suis certain, il y a une fée qui habite dans la rue des moines.

En même temps je me demande ce qui peut bien faire qu’a 60 ans passés on décide de ressortir une vieille panoplie de fée pour aller déambuler dans la rue des Moines. Peut-être l’alcool et une très profonde solitude.

A moins, à moins qu’il y ait effectivement un passage vers le royaume des fées dans la rue des Moines.

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Henry Salvador - Une chanson douce

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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 00:00
chocapic.jpgIl y a quelque chose de magique dans Paris le matin trop tôt.

S'il y a toujours une souffrance dans le fait de se lever à l'aube, elle s'oublie vite devant le spectacle fascinant observé pendant la traversée en taxi d'un Paris encore endormi, à l'heure où les rues désertes ne sont hantées que par quelques noctambules avinés, cherchant en titubant,
sous le regard amusé de balayeurs matinaux, le chemin qui les mènera chez eux ou dans un prochain bar.

Parfois, pour peu que l'on ait voyagé très à l'Ouest, le décalage horaire permet dès potronminet (j'adore ce mot) de profiter d'un spectacle cousin sans pour autant ressentir cette impression de malaise liée au manque de sommeil.

Je me suis toujours demandé pourquoi la tradition veut que l'on exécute toujours les condamnés à mort au petit matin. C'est sans doute pour que le bourreau soit rentré avant le réveil de sa petite famille. Il essuie ses bottes sur le paillasson, ouvre la porte puis enlève sa cagoule, la range dans la commode de l'entrée en faisant attention de ne pas faire de bruit. Un peu plus tard, il réveille ses jeunes enfants d'un bisou sur le front, les observe avec tendresse pendant qu'ils engloutissent leurs chocapics puis il les emmène à l'école en les tenant par la main. Planifier ce genre de chose à l'heure du goûter nécessiterait de la part du boureau davantage d'organisation : "Bon les petits, vous finissez votre goûter et vous jouez sagement dans le jardin, papa a un truc à faire au bureau,
papa revient."

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Jacques Dutronc - Il est cinq heures, Paris s'éveille.
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1 mai 2007 2 01 /05 /mai /2007 16:33
Le premier mai est l'un des jours les plus feriés de l'année. Le premier mai, tout ou presque est fermé. Finalement le premier mai, c'est à peu près ennuyeux comme un dimanche où il ferait beau.

Je me trouvais ce matin dans une rame de métro de la ligne 13 (l'avantage avec le premier mai, c'est que comme les gens flemmardent gentiment dans leur lit le matin, on arrive à rentrer dans ces magnifiques rames hexagonales sans avoir besoin de jouer des coudes et ce après même pas un quart d'heure d'attente).

Or donc, comme je le disais plus haut avant d'entamer une parenthèse superflue dont le principal but était de dire du mal de la ligne 13 mais aussi je l'avoue de perdre le lecteur dans les méandres d'une construction de phrase hasardeuse, j'étais perdu dans mes pensées matinales de premier mai :

- Comment se fait il que le jour de la fête de la musique tout le monde joue de la musique alors que le jour de la fête du travail personne ne travaille ?

- N'est il pas un peu égoïste de décimer tous ces brins de muguet au motif que cela pourrait rendre nos vies meilleures ?

- La merguez FO et la merguez CGT sortent elles finalement de chez le même charcutier grossiste de Rungis ?

Autant de questions essentielles qui parfois m'habitent.

J'étais donc perdu dans mes pensées matinales, disais-je, lorsque que le relatif silence qui régnait dans la rame, propice à un reflection méditative de qualité décrite plus haut, fut déchiré bar un bruit suraïgu provenant de derrière moi. Un vieux monsieur apparemment innofensif venait de commencer à jouer d'un espère d'ocarina flutiot dont la tonalité stridente a rapidement envahi la rame.

J'ai déjà dit ici tout le bien que je pensais des artistes métropolitains venant, s'il en était besoin, contribuer à élever le niveau d'inconfort de passagers déjà éprouvés par l'expérience d'un transport collectif.

Comme l'ensemble des passagers de la rame je lui ai jeté un regard assez noir (j'ai pourtant retenu l'emission d'un soupir, car j'ai ma dignité quand même) avant de prendre mon mal en patience et d'attendre la fin de mon calvaire.

Par hasard mon regard s'est posé sur le sac de sport de ce virtuose, dans lequel j'ai apercu ce qui m'a semblé être un chien blanc, un genre de bichon. Quelques stations plus tard, le silence a enfin repris sa place dans notre rame, mais au lieu de faire la manche et d'aller torturer les tympans des habitants du wagon voisin, le type a sorti le bichon de son sac, l'a mis sous son bras et a porté l'autre extrémité du bichon à sa bouche. C'est à ce moment là que j'ai réalisé que ce que j'avais pris pour un chien, était en fait une cornemuse en peau de biquette sur laquelle il s'est empressé de nous interpréter un morceau probabalement de sa composition car je ne l'ai pas reconnu.

La cornemuse a ceci de commun avec l'ocarina flutio (et sans doute aussi avec l'accordéon) que même bien joué (ce qui n'était pas le cas) elle émet un son désagréable.

Je me suis finalement dépêché d'atteindre ma station avant que ce malade ne sorte de son sac une scie égoine, une paire de cymbales ou un gong, non sans penser que si on voulait être tout à fait cohérent dans les commémoration des fêtes du travail et de la musique, il faudrait interdire de jouer de la musique le jour de la fête du travail.

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Jean-Jacques Goldman - Quand la musique est bonne
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18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 10:46
Il y a à Paris des endroits hors du temps. Parmi eux la cafétaria bar qui se trouve au cinquième étage du BHV.

Le samedi après-midi, quand les mamies ont fini d'encombrer les rayons du Monoprix en poussant à deux à l'heure leur caddie alors qu'elles pourraient très bien aller ralentir la circulation dans les allées du magasin le restant de la semaine pendant que les honnètes travailleurs sont au bureau en train de générer des cotisations retraites qui financeront bientôt leur mise en plie violette, elles se rendent en masse à la cafétaria bar du cinquième étage du BHV.

En bas, rue de Rivoli, la ville s'agite. Au sous-sol du magasin, les gens se perdent et s'énervent à la recherche d'un écrou de quatorze, mais au cinquième étage, tout est calme. Les mamies viennent ici s'envoyer qui un grand chocolat à la crème, qui un petit café, qui un énorme gâteau. La plupart sont pimpantes, limite endimanchées. Certaines sont seules, d'autres entre copines, d'autres encore avec leurs petits enfants.

Je peux rester des heures là-bas à observer les mamies. Certaines n'ont pas leur pareil pour s'infiltrer mine de rien dans une file d'attente, abusant d'une certaine immunité liée à leur âge (vilipender une vielle dame qui gruge ostentiblement une file d'attente conduit immanquabelement à passer pour un monstre auprès de toute la clientèle). D'autres sont redoutables dans leur capacité à raffler la quasi totalité des dosettes de sucre disponibles, ou à jouer des coudes pour conquérir une place occupée.

De temps en temps on croise un papy, endimanché lui aussi, venu sans doute chasser ici une cavalière pour le thé dansant de demain et plus si affinité. Cet endroit (comme les maisons de retraite) a ceci de commun avec les terminales littéraires, qu'il y a, en général, beaucoup plus de filles que de garçons, ce qui fait la joie des garçons de terminale littéraire et des papy endimanchés.

Personne ne sait exactement pourquoi toutes ces mamies se retrouvent dans cet endroit. Peut-être qu'elles ont pris cette habitude toutes petites, quand leur grand-mère les emmenait déjà ici après les courses et leur offrait un grand chocolat à la crème.

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Jeanne Calment - La farandole de Jeanne

 
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25 février 2007 7 25 /02 /février /2007 09:27
Quand on va voir un film au Pathé Wepler et qu'on est un peu en avance il y a deux grandes occupations possibles. La première consiste à observer les familles qui sortent du Castorama de la Place de Clichy et vont déjeuner au Flunch les bras chargés de pots d'enduit et de rouleaux de papier peint qui serviront à refaire la chambre du petit dernier.

La seconde consiste à aller se poser au Wepler. Le Wepler est une de ces immense brasseries parisiennes surrannées qui n'ont rien changé à leur déco depuis leur inauguration par Emile Loubet. Dans cette salle rococo, on pourrait être dans un grand hotel à Deauville ou à Cabourg. Le temps ici n'existe pas, les serveurs portent toujours la moustache qui était à la mode dans les rangs des brigades du tigre, le modèle règlementaire, obligatoire dans la gendarmerie jusqu'en 1933.

Au Wepler on trouve pèle-mèle, des p'tit jeunes du quartier qui viennent réviser leur bac en fumant des marlboros, des mamies, à première vue très dignes, qui viennent ici pour lire tranquillement National Hebdo en buvant du Dardjeling, et d'autres qui viennent en bande s'enfiler des banana splits.

Pour un peu on se laisserait happer par ce spectacle sans cesse renouvelé de vies entremélées et parrallèles, pour un peu on resterait ici toute l'après midi et on raterait sa séance.

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Keren Ann - Surannée
 
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10 décembre 2006 7 10 /12 /décembre /2006 19:21

La tempête a eu raison du vasistas de la cuisine.

Ca fait un drôle d’effet quand on rentre chez soi de trouver des bouts de verre un peu partout sans avoir laissé échappé le moindre saladier. Il m’a fallu un peu de temps pour, tel un inspecteur de la police scientifique, reconstituer un scénario probable permettant d’expliquer la présence combinée d’eau, de morceaux de verre mais aussi de ciment sur le carrelage de la cuisine. Une bourrasque plus forte aura décroché un morceau de mur, lequel morceau de mur s’ennuyant n’aura rien trouvé de mieux à faire que de se précipiter sur mon vasistas qui n’aura pas survécu à l’énergie cinétique accumulée par la brique*.

Quoi de plus jouissif quand on est déjà très très en retard sur les courses de noël de passer l’ante pénultième samedi à chercher un vitrier.

J’avais déjà évoqué ici ou les difficultés que l’on peut avoir à engager un artisan fiable à paris, les vitriers ne dérogent pas à cette règle.

J’ai d’abord pu constater qu’il était très difficile de se retrouver dans les pages jaunes. Non seulement toutes les boites de dépannage commencent par un A mais il semble également qu’ellles multiplient les inscriptions dans l’annuaire pour augmenter vos chances de se prendre dans leurs filets.

Je convoque donc un premier artisan qui m’avait annoncé au téléphone qu’il venait juste pour un devis, et qu’il ne pourrait procéder à la réparation du dit vasistas que la semaine prochaine. Une heure trente après l’heure convenue du rendez vous (les artisans parisiens, ne portent jamais de montre ou alors ils ne savent pas lire l’heure, et il semble que ça ne les dérange pas, mais alors pas du tout du tout) arrive un gars azimuté et débonnaire qui s’étonne que je le dérange pour un devis un samedi (???) jette mollement un œil au vasistas agonisant et m’annonce "Ca fera cinq cent euros". Je le raccompagne en lui assénant un "Je vous rappelle" c’est marrant on dit toujours " Je vous rappelle" alors que l’on pense : " Toi mon pèpère t’as vraiment un tronche d’escroc, jamais je ne te confierai le sauvetage de mon vasistas".

Un peu plus tard dans la journée, je me suis mis à la recherche d’un nouvel artisan. Seulement voilà, comme j’écrivais plus haut, on se perd un peu dans les pages jaunes, et j’avais pas vraiment noté le numéro du premier, donc comme un con je rappelle le même (inscrit sous un autre nom…).

Moi : Bonjour j’ai un problème de vasistas cassé

Lui : Oui nous sommes venus chez vous tout à l’heure, vous en appelez beaucoup comme ça des artisans ?

Moi : Euh … ben au moins deux

Lui : Faut nous laisser travailler monsieur plutôt que de nous déranger pour rien, il y a des gens qui ont des réels besoins.

Le candidat suivant choisi lui aussi dans les pages jaunes, n’était quant à lui pas du tout emballé à l’idée de se déplacer pour faire un devis : "Si on vient, on fait le boulot, pas de devis, c’est comme ça. Et puis vous vous en foutez si on vous arnaque, c’est l’assurance qui paye"

C’est à ce moment là que je me suis dit que vitrier c’était quand même un chouette métier, on va voir les clients qu’on veut, quand on veut, on leur facture des trucs à n’importe quel prix et on les engueulent quand ils vous retardent dans cette entreprise….


* J’aimais bien l’expression il gèle à pierre fendre, j’emploierai désormais l’expression, il vente à pierre vole.

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5 octobre 2006 4 05 /10 /octobre /2006 07:36

Les touristes étrangers font parfois des milliers de kilomètres pour goûter aux charmes d’une terrasse de café à Paris, par une belle journée d’automne. Il ne faudrait pas grand-chose pour que ces moments là soient des moment parfaits : un petit rayon de soleil, le spectacle de la ville, regarder passer les gens dans la rue puis tourner un peu la tête, observer les habitués au comptoir, deviner la teneur de leurs conversations sur le passage à l’euro qui a fait augmenter tous les prix, l’insécurité, les RTT ou ces hommes politiques qui sont vraiment tous des pourris.

Le charme des café parisiens, c’est aussi ce garçon de café, forcément bourru, portant souvent (mal) la moustache qui vient prendre votre commande machinalement sans même vous regarder. Avant cela, vous l’avez attendu pendant un quart d’heure : dix fois il est passé devant vous, dix fois il s’est comporté comme si la chaise sur laquelle vous êtes assis était vide.

Un peu plus tard il vous ramènera un pauvre coca tiède sans bulle a 3 euros 80 qui n’aurait pas passé le contrôle qualité (pourtant assez laxiste) de chez Mcdo, et puis il détalera à peine le verre abandonné sur la table et lèvera les yeux au ciel quand vous lui demanderez des glaçons.

Peu après, il choisira le moment où vous êtes de train de dire quelque chose d’important ou d’intime à la personne avec laquelle vous êtes pour venir vous aboyer un "Il faut falloir que j’encaisse c’est la fin du service".

Ensuite il s’appliquera dans son rendu de monnaie pour qu’il vous soit facile de lui donner un pourboire généreux et si par hasard la somme d’argent qu’il doit vous rendre n’est pas éloignée du pourboire qu’il s’estime mériter il jouera la montre en espérant que vous lâchiez prise.

Alors parfois il vous vient des envies de vengeance, parfois vous vous entendez penser :

Un jour je viendrai dans ton café pourri en face du passage du havre* qui vend des cocas pourris à 3 €uros 80, je passerai toute l’après midi en terrasse, je te demanderai une consommation toutes les demi heures et des verres d’eau toutes les quatre minutes, je changerai d’avis, je te demanderai des reçu avec TVA et des reçus sans TVA, je demanderai à changer de table tout le temps parce que je sentirai un courant d’air. Je ne commanderai que des trucs qu’il n’y a pas sur la carte, je serai outré la pauvreté de cette carte, je parlerai fort, je fumerai le cigare, ça puera sur toute la terrasse, ça fera fuir les touristes américains, ceux qui laissent des gros pourboires. J’aurais pendant des mois collectionné les pièces de 1 et de 2 centimes il y en aura des miliers, je les abandonnerai sur la table en partant en m'excusant poliment et avec un grand sourire "Oh vraiment désolé mais je me suis pris les pieds dans la table et j’ai tout renversé, c’est pas ergonomique chez vous vraiment".

* Brasserie Le Printanier – Rue de Caumartin – Paris 9ème.

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26 septembre 2006 2 26 /09 /septembre /2006 07:39
Le traiteur chinois est sans conteste le joker absolu en matière de dîner improvisé. C'est un truc fiable, facile et sans surprise lorsque l’on s’aperçoit que le frigo est vide en rentrant de week-end comme un vrai parigot et que l’on n’a pas la force d’aller faire la queue au monoprix quand celui ci regorge de vrais parigots aux frigo vide qui, eux aussi, rentrent de week-end.

Avec le traiteur chinois pas de question à se poser : on sait qu’il sera ouvert (je suis toujours sidéré par les horaires d’ouverture de ces endroits) on sait exactement ce qu’on y trouvera, on sait d'avance ce que l’on commandera, on est même capable de prédire chaque ligne du texte de cette gentille dame qui dirige l’échoppe. Je pense que dans les écoles où l’on se forme au métier de traiteur chinois, on apprend en phonétique les phrases minimales nécessaire à l’exercice de ce commerce : "Avec la sauce ?" "Chauffé Monsieur ?"


Bien sur, vu le nombre de traiteurs chinois que compte Paris, il y a à boire et à manger, enfin je veux dire il y a du bon et du moins bon.
Il est important d’avoir un bon traiteur chinois, commeil est vital d'avoir un bon notaire, un bon dentiste, un bon garagiste. Identifier un bon traiteur chinois quand on arrive dans un quartier est un truc primordial car en fait on ne sait jamais trop à l’avance quand on en aura besoin. Un bon repérage évite de se retrouver un lundi soir de retour de week end à consommer des nems confectionnés au milieu des cafards quelques semaines plus tôt dans une baignoire d’un F2 sordide de l’avenue de Choisy.

J’aime bien les traiteurs chinois, j’aime bien les restaus chinois aussi, par contre je n’ai jamais élucidé deux mystères :


- Le premier : qu’on y serve des oranges givrées en dessert : je suis allé en Chine, au Vietnam, je n’y ai jamais vu le commencement d’une orange givrée.

- Le deuxième : qu’on ne trouve pour ainsi dire jamais d’orange givrée ailleurs qu’au restaurant chinois.

Les frères Tang auraient ils verrouillé la filière d’importation de l’orange givrée  ?
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14 août 2006 1 14 /08 /août /2006 07:00

Il y a quelque chose de magique dans la première quinzaine du mois d’août à Paris. Au bureau il y a ce je ne sais quoi qui rappelle un peu les quinze derniers jours avant les grandes vacances à l’école, une fois que le conseil de classe etait passé, quand il n’y avait plus grand monde et plus tellement d’enjeu non plus.

Déjà on est plus vraiment obligé de mettre une cravate, ensuite on peut sur un coup de tête partir à 16 heures sans que l'indice Euronext ne bronche. On peut passer plus de temps que de raison à la machine à café avec des collègues rieurs (pour peu, bien sur, qu’on ait à sa disposition des collègues rieurs) ou bien alors se livrer à des occupations inouïes, inimaginables le reste de l’année, comme par exemple ranger son bureau ou faire du ménage sur son disque dur sans être interrompu par le moindre coup de fil. De temps en temps un mail vient s'échouer dans la messagerie, le plus souvent une notification d'absence, réponse automatique à un message envoyé le matin, unique production électronique de la journée.

La première quinzaine d’août à Paris, on aime s’étonner qu’il puisse exister le long des trottoirs des places de stationnement non occupées, ou des banquettes entières inoccupées dans le métro le matin.

La première quinzaine d’août a Paris, on trouve excitant de pouvoir traverser la rue Réaumur sans même se soucier que le petit bonhomme soit vert ou rouge.

La première quinzaine d’août à Paris, on aime errer sans but dans la ville, se poser sur les chaises en fer à coté du bassin aux canards du jardin des Tuileries et écouter le presque grondement de la ville autour.

Il faut se rendre à l’évidence, ils sont partis. Ils ont troqué les bouchons de la N118 du matin contre ceux de la route qui revient de la mer en fin d’après midi. Ils ont abandonné la densité improbable des rames de la ligne 13 pour une densité voisine sur la grande plage. Je suis d'ailleurs étonné que la promiscuité estivalle ne conduise pas plus souvent à des meurtres au parasol : "Désolé Madame, mais compte tenu de l’inclinaison du soleil, le thorax de votre mari était l’emplacement le plus favorable pour que le petit reste à l’ombre". Ils en avaient marre de la queue à la caisse du Franprix le lundi en rentrant de week-end, ils attendent maintenant sagement dans la file d’attente du super U le samedi car Ils sont tous arrivés le samedi à cause du début de la location.

Quand, trop tôt, arrive la seconde quinzaine du mois d’août à Paris, on s’étonne de voir circuler de nouveau des voitures, de ne pas deviner de place de stationnement disponible. Parfois on aimerait qu’ils ne rentrent jamais, on aimerait ne jamais remettre de cravate, pouvoir passer plus de temps à la machine à café avec des collègues rieurs et aussi que l’on démonte tous les feux de la rue Réaumur devenus inutiles.

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